Page:Dumas fils - Théâtre complet, 1898 - Tome I.djvu/109

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Marguerite.

Je n’ai plus besoin de ce que je vous demandais

Le comte.

Vos créanciers vous renvoient leurs notes acquittées ? Ah ! c’est gentil de leur part !

Marguerite.

Non, j’étais amoureuse, mon cher.

Le comte.

Vous ?

Marguerite.

Moi-même.

Le comte.

Et de qui, bon Dieu ?

Marguerite.

D’un homme qui ne m’aimait pas, comme cela arrive souvent ; d’un homme sans fortune, comme cela arrive toujours.

Le comte.

Ah ! oui, c’est avec ces amours-là que vous croyez vous réhabiliter des autres.

Marguerite.

Et voici ce qu’il m’écrit.

Elle donne la lettre au comte.
Le comte, riant.

« Ma chère Marguerite… » Tiens, tiens, c’est de M. Duval. Il est très jaloux ce monsieur… Ah ! je comprends maintenant l’utilité des lettres de change. C’était, joli ce que vous faisiez là !

Il lui rend la lettre.
Marguerite.

Vous m’avez offert à souper.

Le comte.

Et je vous l’offre encore. Vous ne mangerez jamais pour quinze mille francs. C’est toujours une économie que je ferai.