Page:Dumas fils - La Dame aux camélias, 1852.djvu/84

Cette page n’a pas encore été corrigée

sans suite. Un jour, je vous ferai part de cette histoire, et vous verrez si j’ai raison de regretter la pauvre fille. Et maintenant, ajouta-t-il en se frottant une dernière fois les yeux et en se regardant dans la glace, dites-moi que vous ne me trouvez pas trop niais, et permettez-moi de revenir vous voir.

Le regard de ce jeune homme était bon et doux ; je fus au moment de l’embrasser.

Quant à lui, ses yeux commençaient de nouveau à se voiler de larmes ; il vit que je m’en apercevais, et il détourna son regard de moi.

— Voyons, lui dis-je, du courage.

— Adieu, me dit-il alors.

Et faisant un effort inouï pour ne pas pleurer, il se sauva de chez moi plutôt qu’il n’en sortit.

Je soulevai le rideau de ma fenêtre, et je le vis remonter dans le cabriolet qui l’attendait à la porte ; mais à peine y était-il qu’il fondit en larmes et cacha son visage dans son mouchoir.