Page:Dumas fils - La Dame aux camélias, 1852.djvu/72

Cette page n’a pas encore été corrigée

que l’on sût, ni par elle ni par d’autres, le moindre détail sur sa vie depuis le moment de sa disparition.

Elle était donc arrivée en toute hâte à Paris et l’étonnement de ceux qui connaissaient Marguerite avait été grand quand ils avaient vu que son unique héritière était une grosse et belle fille de campagne qui jusqu’alors n’avait jamais quitté son village.

Sa fortune se trouva faite d’un seul coup, sans qu’elle sût même de quelle source lui venait cette fortune inespérée.

Elle retourna, m’a-t-on dit depuis, à sa campagne, emportant de la mort de sa sœur une grande tristesse que compensait néanmoins le placement à quatre et demi qu’elle venait de faire.

Toutes ces circonstances répétées dans Paris, la ville mère du scandale, commençaient à être oubliées et j’oubliais même à peu près en quoi j’avais pris part à ces événements, quand un nouvel incident me fit connaître toute la vie de Marguerite et m’apprit des détails si touchants, que l’envie me prit d’écrire cette histoire et que je l’écris.

Depuis trois ou quatre jours l’appartement, vide de tous ses meubles vendus, était à louer, quand on sonna un matin chez moi.

Mon domestique,