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et comme elle ne répondait pas, je lui ai fermé les yeux et je l’ai embrassée sur le front.

» Pauvre chère Marguerite, j’aurais voulu être une sainte femme, pour que ce baiser te recommandât à Dieu.

» Puis, je l’ai habillée comme elle m’avait priée de le faire, je suis allée chercher un prêtre à Saint-Roch, j’ai brûlé deux cierges pour elle, et j’ai prié pendant une heure dans l’église.

» J’ai donné à des pauvres de l’argent qui venait d’elle.

» Je ne me connais pas bien en religion, mais je pense que le bon Dieu reconnaîtra que mes larmes étaient vraies, ma prière fervente, mon aumône sincère, et qu’il aura pitié de celle, qui, morte jeune et belle, n’a eu que moi pour lui fermer les yeux et l’ensevelir. »



              « 22 février.

» Aujourd’hui l’enterrement a eu lieu. Beaucoup des amies de Marguerite sont venues à l’église. Quelques-unes pleuraient avec sincérité. Quand le