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Elle était tout en noir et voilée. A peine si je reconnaissais son visage sous la dentelle.

Elle passa dans le salon et releva son voile.

Elle était pâle comme le marbre.

— Me voici, Armand, dit-elle ; vous avez désiré me voir, je suis venue.

Et, laissant tomber sa tête dans ses deux mains, elle fondit en larmes.

Je m’approchai d’elle.

— Qu’avez-vous ? lui dis-je d’une voix altérée.

Elle me serra la main sans me répondre, car les larmes voilaient encore sa voix. Mais quelques instants après, ayant repris un peu de calme, elle me dit :

— Vous m’avez bien fait du mal, Armand, et moi je ne vous ai rien fait.

— Rien ? répliquai-je avec un sourire amer.

— Rien que ce que les circonstances m’ont forcée à vous faire.

Je ne sais pas si de votre vie vous avez éprouvé ou si vous éprouverez jamais ce que je ressentais à la vue de Marguerite.

La dernière fois qu’elle était venue chez moi, elle