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Mon père était déjà sorti.

Je me rendis chez moi, où j’espérais que peut-être il était allé. Personne n’était venu. J’allais chez mon notaire. Personne !

Je retournai à l’hôtel, et j’attendis jusqu’à six heures. M. Duval ne rentra pas.

Je repris la route de Bougival.

Je trouvai Marguerite, non plus m’attendant comme la veille, mais assise au coin du feu qu’exigeait déjà la saison.

Elle était assez plongée dans ses réflexions pour me laisser approcher de son fauteuil sans m’entendre et sans se retourner. Quand je posai mes lèvres sur son front, elle tressaillit comme si ce baiser l’eût réveillée en sursaut.

— Tu m’as fait peur, me dit-elle. Et ton père ?

— Je ne l’ai pas vu. Je ne sais ce que cela veut dire. Je ne l’ai trouvé ni chez lui, ni dans aucun des endroits où il y avait possibilité qu’il fût.

— Allons, ce sera à recommencer demain.

— J’ai bien envie d’attendre qu’il me fasse demander. J’ai fait, je crois, tout ce que je devais faire.

— Non, mon ami, ce n’est point assez, il faut retourner chez ton père, demain surtout.