qu’il faut que tu aies une maîtresse, et il devrait être heureux que ce fût moi, puisque je t’aime et n’ambitionne pas plus que ta position ne le permet. Lui as-tu dit comment nous avons arrangé l’avenir ?
— Oui, et c’est ce qui l’a le plus irrité, car il a vu dans cette détermination la preuve de notre amour mutuel.
— Que faire alors ?
— Rester ensemble, ma bonne Marguerite, et laisser passer cet orage.
— Passera-t-il ?
— Il le faudra bien.
— Mais ton père ne s’en tiendra pas là ?
— Que veux-tu qu’il fasse ?
— Que sais-je, moi ? tout ce qu’un père peut faire pour que son fils lui obéisse. Il te rappellera ma vie passée et me fera peut-être l’honneur d’inventer quelque nouvelle histoire pour que tu m’abandonnes.
— Tu sais bien que je t’aime.
— Oui, mais ce que je sais aussi, c’est qu’il faut tôt ou tard obéir à son père, et tu finiras peut-être par te laisser convaincre.
— Non. Marguerite, c’est moi qui le convaincrai. Ce sont les cancans de quelques-uns de ses amis qui