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d’un homme d’honneur soit de convertir des courtisanes ? croyez-vous donc que Dieu ait donné ce but grotesque à la vie, et que le cœur ne doive pas avoir un autre enthousiasme que celui-là ? Quelle sera la conclusion de cette cure merveilleuse, et que penserez-vous de ce que vous dites aujourd’hui, quand vous aurez quarante ans ? Vous rirez de votre amour, s’il vous est permis d’en rire encore, s’il n’a pas laissé de traces trop profondes dans votre passé. Que seriez-vous à cette heure, si votre père avait eu vos idées, et avait abandonné sa vie à tous ces souffles d’amour, au lieu de l’établir inébranlablement sur une pensée d’honneur et de loyauté ? Réfléchissez, Armand, et ne dites plus de pareilles sottises. Voyons, vous quitterez cette femme, votre père vous en supplie.

Je ne répondis rien.

— Armand, continua mon père, au nom de votre sainte mère, croyez-moi, renoncez à cette vie que vous oublierez plus vite que vous ne pensez, et à laquelle vous enchaîne une théorie impossible. Vous avez vingt-quatre ans, songez à l’avenir. Vous ne pouvez pas aimer toujours cette femme qui ne vous aimera pas toujours non plus. Vous vous exagérez tous deux votre amour. Vous vous fermez