Marguerite m’attendait à la porte du jardin.
Son regard exprimait l’inquiétude. Elle me sauta au cou, et ne put s’empêcher de me dire :
— As-tu vu Prudence ?
— Non.
— Tu as été bien longtemps à Paris ?
— J’ai trouvé des lettres de mon père auquel il m’a fallu répondre. ” Quelques instants après, Nanine entra tout essoufflée.
Marguerite se leva et alla lui parler bas.
Quand Nanine fut sortie, Marguerite me dit, en se rasseyant près de moi et en me prenant la main :
— Pourquoi m’as-tu trompée ? Tu es allé chez Prudence ?
— Qui te l’a dit ?
— Nanine.
— Et d’où le sait-elle ?
— Elle t’a suivi.
— Tu lui avais donc dit de me suivre ?
— Oui. J’ai pensé qu’il fallait un motif puissant pour te faire aller ainsi à Paris, toi qui ne m’as pas quittée depuis quatre mois. Je craignais qu’il ne te fût arrivé un malheur, ou que peut-être tu n’allasses voir une autre femme.
— Enfant !