Page:Dumas fils - La Dame aux camélias, 1852.djvu/280

Cette page n’a pas encore été corrigée

Marguerite mettait les lettres de Prudence, je profitai d’un moment où elle était au fond du jardin, je courus à ce tiroir et j’essayai de l’ouvrir ; mais ce fut en vain, il était fermé au double tour.

Alors je fouillai ceux où se trouvaient d’ordinaire les bijoux et les diamants. Ceux-là s’ouvrirent sans résistance, mais les écrins avaient disparu, avec ce qu’ils contenaient, bien entendu.

Une crainte poignante me serra le cœur.

J’allais réclamer de Marguerite la vérité sur ces disparitions, mais certainement elle ne me l’avouerait pas.

— Ma bonne Marguerite, lui dis-je alors, je viens te demander la permission d’aller à Paris. On ne sait pas chez moi où je suis, et l’on doit avoir reçu des lettres de mon père ; il est inquiet, sans doute ; il faut que je lui réponde.

— Va, mon ami, me dit-elle, mais sois ici de bonne heure.

Je partis.

Je courus tout de suite chez Prudence.

— Voyons, lui dis-je sans préliminaires, répondez-moi franchement, où sont les chevaux de Marguerite ?

— Vendus.

— Le cachemire ?

— Vendu.

— Les diamants ?

— Engagés.

— Et qui a vendu et engagé ?

— Moi.

— Pourquoi ne m’