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jamais jamais demandé à voir, quoique, chaque fois, elles jetassent Marguerite dans une préoccupation profonde. Je ne savais qu’imaginer.

Un jour Marguerite resta dans sa chambre. J’entrai. Elle écrivait.

— A qui écris-tu ? lui demandai-je.

— A Prudence : veux-tu que je te lise ce que j’écris ?

J’avais horreur de tout ce qui pouvait paraître soupçon, je répondis donc à Marguerite que je n’avais pas besoin de savoir ce qu’elle écrivait, et cependant, j’en avais la certitude, cette lettre m’eût appris la véritable cause de ses tristesses.

Le lendemain, il faisait un temps superbe. Marguerite me proposa d’aller faire une promenade en bateau, et de visiter l’île de Croissy. Elle semblait fort gaie ; il était cinq heures quand nous rentrâmes.

— Madame Duvernoy est venue, dit Nanine en nous voyant entrer.

— Elle est repartie ? demanda Marguerite.

— Oui, dans la voiture de Madame ; elle a dit que c’était convenu.

— Très bien, dit vivement Marguerite ; qu’on nous serve.

Deux jours après arriva une lettre de Prudence,