l’industrie et du voyage, et du fer dompté et de la
flamme obéissant au temps vaincu. Pêle-mêle
étrange où toutes les forces et toutes les grâces de la
création étaient représentées, depuis le chêne jusqu’à
la fleur, et de la houille à l’améthyste. Au
milieu de ce mouvement des peuples, des rois, des
princes, des artistes, des forgerons et des grandes
coquettes de l’Europe, on vit apparaître, ou plutôt
moi seul je vis apparaître, plus pâle encore et plus
blanche que d’habitude, cette charmante personne
déjà frappée du mal invisible qui devait la traîner
au tombeau.
Elle était entrée dans ce bal, malgré son nom, et à la faveur de son éblouissante beauté ! Elle attirait tous les regards, elle était suivie de tous les hommages. Un murmure flatteur la saluait sur son passage, et ceux mêmes qui la connaissaient, s’inclinaient devant elle ; elle cependant, toujours aussi calme et retranchée dans son dédain habituel, elle acceptait ces hommages comme si ces hommages, lui étaient dus. Elle ne s’étonnait pas, tant s’en faut, de fouler les tapis que la reine elle-même avait foulés ! Plus d’un prince s’arrêta pour la voir, et ses regards lui firent entendre ce que les femmes comprennent si bien : Je vous trouve belle et je m’é-