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suite de mes gains, à la tête d’une dizaine de mille francs qui me paraissaient un capital inépuisable.

L’époque à laquelle j’avais l’habitude d’aller rejoindre mon père et ma sœur était arrivée, et je ne partais pas ; aussi recevais-je fréquemment des lettres de l’un et de l’autre, lettres qui me priaient de me rendre auprès d’eux.

A toutes ces instances je répondais de mon mieux, en répétant toujours que je me portais bien et que je n’avais pas besoin d’argent, deux choses qui, je le croyais, consoleraient un peu mon père du retard que je mettais à ma visite annuelle.

Il arriva sur ces entrefaites qu’un matin Marguerite, ayant été réveillée par un soleil éclatant, sauta en bas de son lit, et me demanda si je voulais la mener toute la journée à la campagne.

On envoya chercher Prudence et nous partîmes tous les trois, après que Marguerite eut recommandé à Nanine de dire au duc qu’elle avait voulu profiter de ce jour, et qu’elle était allée à la campagne avec Mme Duvernoy.

Outre que la présence de la Duvernoy était nécessaire pour tranquilliser le vieux duc, Prudence était une de ces femmes qui semblent faites exprès pour ces parties de campagne. Avec sa gaieté inaltérable