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— Il n’y a pas de mal ; ainsi elle vous a parlé de moi ?

— Hier au soir, ou plutôt cette nuit, quand vous avez été parti avec votre ami… A propos, comment va-t-il, votre ami ? C’est Gaston R…, je crois, qu’on l’appelle ?

— Oui, dis-je sans pouvoir m’empêcher de sourire en me rappelant la confidence que Gaston m’avait faite, et en voyant que Prudence savait à peine son nom.

— Il est gentil, ce garçon-là ; qu’est-ce qu’il fait ?

— Il a vingt-cinq mille francs de rente.

— Ah ! vraiment ! eh bien, pour en revenir à vous, Marguerite m’a questionnée sur votre compte ; elle m’a demandé qui vous étiez, ce que vous faisiez, quelles avaient été vos maîtresses ; enfin tout ce qu’on peut demander sur un homme de votre âge. Je lui ai dit tout ce que je sais, en ajoutant que vous êtes un charmant garçon, et voilà.

— Je vous remercie ; maintenant, dites-moi donc de quelle commission elle vous avait chargée hier.

— D’aucune ; c’était pour faire partir le comte, ce qu’elle disait, mais elle m’en a chargée d’une pour aujourd’hui,