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Alors, je me promenai dans cette rue sans boutiques, et déserte à cette heure.

Au bout d’une demi-heure Marguerite arriva. Elle descendit de son coupé en regardant autour d’elle comme si elle eût cherché quelqu’un.

La voiture repartit au pas, les écuries et la remise n’étant pas dans la maison. Au moment où Marguerite allait sonner, je m’approchai et lui dis :

— Bonsoir.

— Ah ! c’est vous ? me dit-elle d’un ton peu rassurant sur le plaisir qu’elle avait à me trouver là.

— Ne m’avez-vous pas permis de venir vous faire visite aujourd’hui ?

— C’est juste ; je l’avais oublié.

Ce mot renversait toutes mes réflexions du matin, toutes mes espérances de la journée. Cependant, je commençais à m’habituer à ces façons et je ne m’en allai pas, ce que j’eusse évidemment fait autrefois.

Nous entrâmes.

Nanine avait ouvert la porte d’avance.

— Prudence est-elle rentrée ? demanda Marguerite.

— Non, madame.

— Va dire que dès qu’elle rentrera elle vienne.

Auparavant, éteins la lampe du salon, et, s’il vient