Page:Dumas fils - La Dame aux camélias, 1852.djvu/179

Cette page n’a pas encore été corrigée

Comment le reste de la journée se passa, je l’ignore ; je marchai, je fumai, je causai, mais de ce que je dis, de ceux que je rencontrai, à dix heures du soir, je n’avais aucun souvenir.

Tout ce que je me rappelle, c’est que je rentrai chez moi, que je passai trois heures à ma toilette, et que je regardai cent fois ma pendule et ma montre, qui malheureusement allaient l’une comme l’autre.

Quand dix heures et demie sonnèrent, je me dis qu’il était temps de partir.

Je demeurais à cette époque rue de Provence : je suivis la rue du Mont-Blanc, je traversai le boulevard, pris la rue Louis-le-Grand, la rue de Port-Mahon, et la rue d’Antin. Je regardai aux fenêtres de Marguerite.

Il y avait de la lumière.

Je sonnai.

Je demandai au portier si Mlle Gautier était chez elle.

Il me répondit qu’elle ne rentrait jamais avant onze heures ou onze heures un quart.

Je regardai ma montre.

J’avais cru venir tout doucement, je n’avais mis que cinq minutes pour venir de la rue de Provence chez Marguerite.