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— Ce pauvre garçon est amoureux de vous.

— S’il fallait que j’écoutasse tous ceux qui sont amoureux de moi, je n’aurais seulement pas le temps de dîner.

Et elle fit courir ses doigts sur le piano, après quoi se retournant elle nous dit :

— Voulez-vous prendre quelque chose ? moi, je boirais bien un peu de punch.

— Et moi, je mangerais bien un peu de poulet, dit Prudence ; si nous soupions.

— C’est cela, allons souper, dit Gaston.

— Non, nous allons souper ici.

Elle sonna. Nanine parut.

— Envoie chercher à souper.

— Que faut-il prendre ?

— Ce que tu voudras, mais tout de suite, tout de suite.

Nanine sortit.

— C’est cela, dit Marguerite en sautant comme une enfant, nous allons souper. Que cet imbécile de comte est ennuyeux !

Plus je voyais cette femme, plus elle m’enchantait. Elle était belle à ravir. Sa maigreur même était une grâce.

J’étais en contemplation.