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la vue de cette fille, lorsque je la rencontrais, me causait une impression étrange.

Sans que je susse pourquoi, je devenais pâle et mon cœur battait violemment. J’ai un de mes amis qui s’occupe de sciences occultes, et qui appellerait ce que j’éprouvais l’affinité des fluides ; moi, je crois tout simplement que j’étais destiné à devenir amoureux de Marguerite, et que je le pressentais.

Toujours est-il qu’elle me causait une impression réelle, que plusieurs de mes amis en avaient été témoins, et qu’ils avaient beaucoup ri en reconnaissant de qui cette impression me venait.

La première fois que je l’avais vue, c’était place de la Bourse, à la porte de Susse. Une calèche découverte y stationnait, et une femme vêtue de blanc en était descendue. Un murmure d’admiration avait accueilli son entrée dans le magasin. Quant à moi, je restai cloué à ma place, depuis le moment où elle entra jusqu’au moment où elle sortit. A travers les vitres, je la regardai choisir dans la boutique ce qu’elle venait y acheter. J’aurais pu entrer, mais je n’osais. Je ne savais quelle était cette femme, et je craignais qu’elle ne devinât la cause de mon entrée dans le magasin et ne s’en offensât. Cependant je ne me croyais pas appelé à la revoir.