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convenu, dit Porthos.

— Moi je vais faire un tour sans espoir chez Athos, répliqua d’Artagnan ; mais quoique je le croie devenu fort incapable, il faut observer les procédés avec ses amis.

— Si j’allais avec vous, dit Porthos, cela me distrairait peut-être.

— C’est possible, observa d’Artagnan, et moi aussi ; mais vous n’auriez plus le temps de faire vos préparatifs.

— C’est vrai, dit Porthos. Partez donc et bon courage. Quant à moi, je suis plein d’ardeur.

— À merveille, ajouta d’Artagnan.

Et ils se séparèrent sur les limites de la terre de Pierrefonds, jusqu’aux extrémités de laquelle Porthos voulut conduire son ami.

— Au moins, disait d’Artagnan tout en prenant la route de Villers-Cotterets, au moins je ne serai pas seul. Ce diable de Porthos est encore d’une vigueur superbe. Si Athos vient, eh bien ! nous serons trois à nous moquer d’Aramis, de ce petit frocard à bonnes fortunes.

À Villers-Cotterets il écrivit au cardinal.

« Monseigneur, j’en ai déjà un à offrir à Votre Éminence, et celui-là vaut vingt hommes. Je pars pour Blois, le comte de La Fère habitant le château de Bragelonne, aux environs de cette ville. »

Et sur ce il prit la route de Blois, tout en devisant avec Planchet, qui lui était une grande distraction pendant ce long voyage.