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conséquence, il passa par toutes les conditions qu’exigea son voisin, et le traité fut conclu moyennant une rente annuelle de 30,000 francs que le roi Charles-Albert paie à Honoré V, et une garnison de 300 hommes qu’il lui prête gratis pour étouffer les petites révoltes qui ont lieu de temps en temps dans ses petits états. Quant à la récolte, elle fut achetée sur pied moyennant une autre somme de 30,000 francs, et mêlée aux feuilles de noyer que l’on fume généralement de Nice à Gênes et de Chambéry à Turin ; si bien qu’il en résulta chez les Piémontais, qui n’étaient pas habitués à cette douceur, une grande recrudescence de popularité pour le roi Charles-Albert.

La principauté de Monaco a subi de grandes vicissitudes ; elle a été tour à tour sous la protection de l’Espagne et de la France, puis république fédérative, puis incorporée à l’empire français, puis rendue, comme nous l’avons vu, à son légitime propriétaire en 1814 avec le protectorat de la France, puis remise en 1815 sous le protectorat de la Sardaigne. Nous allons la suivre dans ces différentes révolutions, dont quelques-unes ne manquent pas d’une certaine originalité.

Monaco fut, vers le xe siècle, érigée en seigneurie héréditaire par la famille Grimaldi, puissante maison génoise qui avait des possessions considérables dans le Milanais et dans le royaume de Naples. Vers 1550, au moment de la formation des grandes puissances européennes, le seigneur de Monaco, craignant d’être dévoré d’une seule bouchée par les ducs de Savoie ou par les rois de France, se mit sous la protection de l’Espagne. Mais en 1641, cette protection lui étant devenue plus onéreuse que profitable, Honoré II résolut de changer de protecteur, et introduisit garnison française à Monaco. L’Espagne, qui avait dans Monaco un port et une forteresse presque imprenables, entra dans une de ces belles colères flamandes comme il en prenait de temps en temps à Charles-Quint et à Philippe II, et confisqua à son ancien protégé ses possessions milanaises et napolitaines. Il résulta de cette confiscation que le pauvre seigneur se trouva réduit à son petit État. Alors Louis XIV, pour l’indemniser, lui donna en échange le duché de Valentinois dans le Dauphiné, le comté de Carlades dans le Lyonnais, le marquisat des