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Florence, c’est-à-dire au pied de San-Miniato, que les Napoléon, grâce à l’hospitalité fraternelle du grand duc Léopold II, reviennent tous mourir.

Le dernier membre de la famille Bonaparte qui habita San-Miniato fut un vieux chanoine qui y mourut, je crois, en 1828 ; c’était un cousin de Napoléon. Napoléon fit tout ce qu’il put pour le décider à quitter son canonicat et accepter un évêché, mais il refusa constamment. En échange, il tourmenta toute sa vie l’empereur pour le décider à canoniser un de ses ancêtres ; mais Bonaparte répondit à chaque fois que cette demande se renouvela, qu’il y avait déjà un saint Bonaparte, et que c’était assez d’un saint dans une famille.

Il ne se doutait pas à cette époque, et en faisant cette réponse, qu’il y aurait un jour un saint et un martyr du même nom.

Nous arrivâmes dans la capitale de la Toscane vers les dix heures du soir. Nous descendîmes dans le bel hôtel crénelé de madame Hombert ; et, comme nous comptions nous arrêter quelques temps à Florence, le lendemain nous nous mîmes en quête d’un logement en ville.

Le même jour nous en trouvâmes un dans une maison particulière, située Porta alla Croce.

Moyennant deux cents francs par mois, nous eûmes un palais, un jardin, avec des madones de Luca della Robbia, des grottes en coquillages, des berceaux de lauriers roses, une allée de citronniers, et un jardinier qui s’appelait Démétrius.

Sans compter que de notre balcon nous découvrions, sous son côté le plus pittoresque, cette charmante petite basilique de San-Miniato-al Monte, les amours de Michel-Ange.

Comme on le voit, ce n’était pas cher.