stant dans le boudoir, monsieur, vous y trouverez des gouaches représentant les îles d’Ischia, de Capri, de Nisida.
Ah oui, je les ai aperçues des fenêtres de l’hôtel, mais je n’y suis pas allé, Mme de La Jarry craint horriblement le mal de mer.
Et vous dites, monsieur, qu’on n’a qu’à se coiffer la tête d’un potiron ?
En se ménageant toutefois des ouvertures pour les yeux et pour la bouche.
Scène VII
Je vous cherchais. Eh bien ?
Je lui ai tout dit.
Et… ?
Et dans dix minutes on signe le contrat !
Je m’en doutais. C’est un misérable !
Que faire ?
Du courage, Marguerite !
Du courage… oh ! je n’en ai plus !
Voilà qui vous en rendra.
Que contient ce papier ?
Le nom du village où vous attend votre fils, et l’adresse de la femme chez laquelle on l’a caché.
Oh ! mais vous êtes donc un ange !
Silence ! quelque chose qui arrive, vous me retrouverez chez Achard.
Bien !
Scène VIII
Je vous attendais à une autre heure, monsieur, et devant moins nombreuse compagnie.
Nous sommes seuls, ce me semble.
Oui ; mais dans un instant ce salon sera plein.
On dit bien des choses en un instant, monsieur le comte.
Vous avez raison ; mais il faut rencontrer un homme auquel il ne faille pas plus d’un instant pour les comprendre.
J’écoute.
Vous m’avez parlé de lettres ?
C’est vrai.
Vous avez fixé un prix à ces lettres ?
C’est encore vrai.
Eh bien ! pour ce prix êtes-vous prêt à me les donner ?
Emmanuel, remettez à demain la signature de ce contrat, et accordez-moi une entrevue cette nuit.
La signature du contrat ne peut se remettre ; cette entrevue est inutile, puisqu’elle a lieu en ce moment. Êtes-vous prêt ?
Écoutez-moi.
Oui, ou non ?
Deux mots.
Oui, ou non ?
Non.
À quelle heure vous plaira-t-il, monsieur, de faire demain une promenade avec moi ?
Je regrette de ne pouvoir accepter l’offre que vous me faites, monsieur le comte.
C’est que vous ne comprenez pas bien sans doute ?
Au contraire, parfaitement.
Que cette promenade n’est autre chose…
Qu’une rencontre.
Et vous refusez ?
Je ne puis me battre avec vous, Emmanuel !