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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

noncer, je vous prie, que, dans mon traité comme sur le théâtre, et comme, je l’espère, sur l’affiche de demain, je suis et serai le seul auteur de la Tour de Nesle.
» F. Gaillardet. »

— La ! dis-je à Harel, c’est bien fait.

Harel déplia une seconde lettre.

— Voici ma réponse, dit-il.

— Mon cher, la seule réponse que vous ayez à faire, c’est de changer les étoiles de place.

— Cela n’entre pas dans mon système planétaire… Écoutez. Et il lut :

« 1er juin.
» Monsieur le rédacteur,

» Voici ma réponse à l’étrange lettre de M. Gaillardet, qui se prétend seul auteur de la Tour de Nesle.

» La pièce, tout entière pour le style, et dans les dix-neuf vingtièmes au moins pour la composition, appartient au célèbre collaborateur qui, pour des raisons particulières, n’a pas voulu se nommer après un immense succès.

» Du travail primitif de M. Gaillardet, il ne reste rien ou presque rien. Voilà ce que j’affirme, et ce que prouvera, au besoin, la comparaison du manuscrit représenté avec le manuscrit de M. Gaillardet.

» Agréez, etc.
» Harel. »

Le 2 juin, les journaux contenaient cette réplique de M. Gaillardet :

« Monsieur le rédacteur,

» Pour toute réponse à M. Harel, ayez la bonté d’insérer la lettre ci-jointe, que m’écrivit le célèbre collaborateur dont vous parle M. Harel, lettre que je reçus à Tonnerre, où je venais d’apprendre que j’avais un collaborateur.

» F. Gaillardet. »