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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

— Voyons, avez-vous un sujet ?

— J’ai quelqu’un qui en a un.

— Envoyez-moi votre quelqu’un.

— Je vous l’enverrai.

— Qui est-ce ?

— Anicet.

— Cela tombe à merveille ; je lui dois une pièce.

— Comment cela ?

— Nous avons fait ensemble Teresa, je me suis nommé ; nous ferons ensemble votre Mendiante, et il se nommera.

— Ah çà ! mais c’est donc une rage de ne pas vous nommer ? Richard ! la Tour de Nesle ! Vous finirez par ne vous nommer que pour les mauvais drames.

— C’est à propos de Catherine Howard que vous dites cela ?

— Non, je dis cela… en l’air.

On frappa à la porte.

— Bon ! continua-t-elle, voilà Harel qui vient nous ennuyer.

— Voyons, entre ; que veux-tu ?

— J’apporte des nouvelles de M. Gaillardet.

— Une seconde assignation ?

— Non, la copie d’une lettre qui sera demain dans tous les journaux.

— Ah ! laisse-nous tranquilles ! dit Georges.

— Attends donc que je te la lise…

— Mon cher Harel, vous nous dérangez beaucoup, je vous en préviens.

— Je ne trouve pas ! dit-il.

En effet, j’étais resté à genoux devant Georges.

— Écoutez.

Et il lut :

» 30 mai.
» Monsieur le rédacteur,

» Nommé seul hier comme auteur de la Tour de Nesle, mon nom se trouve aujourd’hui précédé sur l’affiche de deux M et de *** C’est une erreur ou une méchanceté dont je ne veux être ni la victime ni la dupe. Dans tous les cas, veuillez an-