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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

Ils sont faibles, cela se conçoit : arrivé au bout, la force m’a manqué. Regardez-les comme non avenus, puisqu’ils sont à refaire.
» Mais donnez-moi deux ou trois jours de repos, et soyez tranquille. Je commence à être de votre avis : il y a un énorme succès dans l’ouvrage.
» Tout à vous,
» Alex. Dumas. »

Après, le quatrième acte, le plus faible de tout l’ouvrage, Harel m’avait écrit :

« Mon cher Dumas,

» J’ai reçu votre quatrième acte.
» Hum ! hum ! C’est un drôle de corps que votre roi Louis le Hutin ! Mais, enfin, il y a de l’esprit à foison, et l’esprit fait tout passer.
» J’attends le cinquième acte.

« Tout à vous,
» Harel. »

Le cinquième arrivait ; seulement, le cinquième était bien autrement mauvais que le quatrième !

Aussi, Harel accourut-il un crêpe à son chapeau, et la tête couverte de cendres. Il était en deuil de son succès.

Tout ce que je pus dire ne le rassura point ; il me fallut, le même soir, me remettre au travail.

Le surlendemain, les tableaux étaient refaits, et Harel était rassuré.

Le même jour, tenant à mettre, autant que possible, les procédés de mon côté, j’écrivis à M. Gaillardet :

« Monsieur.

» M. Harel, avec lequel je suis en relations continues d’affaires, est venu me prier de lui donner quelques conseils, pour un ouvrage de vous qu’il désire monter.