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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

En l’an quatre cent vingt, Pharamond, premier roi,
Est connu seulement par la salique loi.



Clodion, second roi, nommé le Chevelu,
Au fier Aétius cède, deux fois vaincu.



Francs, Bourguignons et Goths triomphent d’Attila.
Chilpéric fut chassé, mais on le rappela.



Clovis, à Tolbiac, fit vœu d’être chrétien ;
Il défait Gondebaud, tue Alaric, arien ;
Entre ses quatre fils partage ses États,
Source d’atrocités, de guerres, d’attentats.



Childebert, en cinq cent, eut Paris en partage ;
Les Bourguignons, les Goths éprouvent son courage.

Et cela continuait jusqu’à Louis-Philippe, dont voici le distique :

Philippe d’Orléans, tiré de son palais,
Succède à Charles-Dix, par le choix des Français.

Il y avait, dans ces quatrains et ces distiques, si instructifs qu’ils fussent, une singularité, qui m’attristait bien un peu : c’est que, parmi tous ces vers, il ne s’en trouvait que deux qui fussent féminins. À la vérité, il pouvait y avoir une raison à cela : cette Histoire de France étant particulièrement destinée aux collèges, il s’agissait, sans doute, de faire venir le moins possible de mauvaises idées aux écoliers en leur rappelant, même indirectement, un genre qui a perdu la race humaine.

Je prenais donc mes notes avec acharnement, estimant déjà que je savais assez l’histoire pour commencer à l’apprendre aux autres, lorsque, par fortune, Delanoue entra dans mon cabinet de travail.