Il venait d’être frappé d’une apoplexie foudroyante !
Le 4 août 1852, il mourut.
La double nouvelle m’arriva trop tard : — je ne pus ni accompagner d’Orsay au cimetière de Chambourcy, ni suivre Tony Johannot au cimetière Montmartre.
C’est là que le créateur de tant de charmantes vignettes, de tant de ravissants tableaux, dort dans le caveau où l’avaient précédé ses deux frères, Charles et Alfred.
CCXXIX
Revenons des peintres aux peintures.
Un onzième décorateur s’était fait inscrire, — Ziégler.
On ne comptait pas sur lui, mais on avait prévu le cas : un panneau avait été laissé en blanc. Ce panneau lui fut donné pour y faire une scène de la Esmeralda.
Trois jours avant le bal, tout le monde était à son poste : Alfred Johannot esquissait sa scène de Cinq-Mars ; Tony Johannot, son Sire de Giac ; Clément Boulanger, sa Tour de Nesle ; Louis Boulanger, sa Lucrèce Borgia ; Jadin et Decamps travaillaient en collaboration à leur Debureau, Granville à son Orchestre, Barye à ses Tigres, Nanteuil à ses panneaux de porte, qui étaient deux médaillons représentant, l’un Hugo, l’autre Alfred de Vigny.
Delacroix seul manquait à l’appel : on voulait disposer de son panneau, mais je répondis de lui.
Ce fut une chose curieuse que de voir commencer ce steeple-chase entre dix peintres d’un pareil mérite. Chacun, sans avoir l’air de s’occuper de son voisin, suivait des yeux le fusain d’abord, ensuite le pinceau. Ni les uns ni les autres, — les Johannot surtout, graveurs, dessinateurs de vignettes,