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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

querelle avec leur impartialité, leur bienveillance et leur exactitude ordinaires pour moi.

Il était urgent que je répondisse. Je choisis, pour publier ma réponse, le Journal de Paris, dirigé, à cette époque, par le père de Léon Pillet, un de mes amis.

Le lendemain, le Journal de Paris publia, en effet, ma lettre, précédée et suivie de quelques lignes assez aigres-douces.

Écoutez l’exorde :

« En rendant compte de la chute d’estime qu’a obtenue la tragédie de Pertinax, nous avons annoncé qu’une dispute avait eu lieu au milieu de l’orchestre. M. Alexandre Dumas, l’un des acteurs de ce petit drame, plus animé que celui qui l’avait précédé, nous adresse une lettre à ce sujet. Nous nous empressons de la publier, sans vouloir nous faire juges des accusations accessoires que l’auteur d’Henri III porte contre les journaux. »

Voici maintenant ma lettre, à la suite de laquelle viendra la péroraison :

« Vendredi, 29 mai 1829.

» Malgré la ferme résolution que j’avais prise et suivie jusqu’à ce jour de ne jamais répondre à ce que les journaux diraient de moi, je crois devoir vous prier d’insérer cette lettre dans votre premier numéro. C’est la réponse à un petit article qui est le complément de votre feuilleton d’hier, et où vous rendez compte de Pertinax.

» Il est conçu en ces termes, — votre petit article bien entendu :

» Au moment où nous nous retirions de la salle, une vive contestation venait de s’élever à l’orchestre entre un vieillard à cheveux blancs et un très-jeune auteur, c’est-à-dire, sans doute, entre un classique et un romantique. Espérons que cette altercation n’aura pas de suites fâcheuses. »

» C’est moi, monsieur, qui ai le malheur d’être le très-jeune