CCXIV
À cette époque, rien n’avait encore terni dans mon esprit ce juvénile amour de la capitale qui m’avait fait vaincre tant d’obstacles pour y transporter ma vie. Trois ou quatre jours passés hors du tourbillon littéraire et politique de Paris me paraissaient une absence
Pendant le mois que j’étais resté à Trouville, il me semblait que la terre n’avait pas tourné.
Je ne pris que le temps de courir chez moi, d’y déposer mon costume de chasse, — quant au gibier, mes compagnons de route y avaient mis bon ordre, — d’y prendre langue sur les affaires qui avaient pu me survenir, et je me rendis à l’Odéon.
Il est vrai qu’en marchant très-vite, il me fallait une bonne demi-heure à pied, et une heure en fiacre, pour aller de ma rue Saint-Lazare au théâtre de l’Odéon.
Les chemins de fer n’existaient pas encore ; sans quoi, j’eusse fait comme un de mes amis qui avait un oncle logeant à la barrière du Maine. Quand cet ami allait chez son oncle, — et cela lui arrivait deux fois par semaine, le jeudi et le dimanche, — il prenait le chemin de la rive gauche. Il n’avait que Versailles à traverser, et il était chez son oncle !
On avait répété pour la conscience ; mais on ne pressait aucunement les répétitions. La dernière pièce représentée était le Masque de fer, de MM. Arnould et Fournier. Lockroy