— Je crois qu’il lui a dit qu’il allait l’assommer s’il ne se tenait pas tranquille.
— Et où est-il dans ce moment-ci ?
— Qui ? M. Hutin ?
— Oui.
— Il doit être chez le docteur, comme il a promis.
— Alors, à merveille ! vous allez rester ici, vous.
— Bon ! qu’y ferai-je ?
— Attendez.
Bard me suivit des yeux dans le mouvement que j’exécutai.
— Ah ! le joli petit canon ! s’écria-t-il.
En effet, je me dirigeais vers une jolie petite pièce de quatre, et même, à ce que je crois, d’un modèle au-dessous, laquelle était remisée à l’abri d’une espèce de hangar.
— N’est-ce pas que c’est un charmant joujou ?
— Charmant !
— Alors, aidez-moi, cher ami.
— À quoi ?
— À mettre cette pièce en place. En cas de siège, il faut que je vous laisse de l’artillerie.
Nous nous attelâmes à la pièce, et je la mis en batterie à trente pas à peu près de la porte.
Puis je glissai la moitié du contenu de ma poire à poudre dans le canon ; je le bourrai avec mon mouchoir de poche ; sur cette première bourre, je glissai une vingtaine de balles ; puis, sur les balles, j’appuyai le mouchoir de poche de Bard, et la pièce se trouva chargée.
Une fois chargée, je la pointai et l’amorçai.
— La ! dis-je en respirant ; maintenant, voici ce que vous avez à faire.
— J’écoute les instructions.
— Combien de cigarettes pouvez-vous fumer de suite ?
— Oh ! tant que j’ai du tabac ou de l’argent pour en acheter !
— Eh bien, mon cher, fumez sans désemparer, afin d’avoir toujours une cigarette allumée ; si l’on veut entrer malgré vous et forcer la porte, invitez trois fois les gens qui voudront en-