— C’est bien, c’est bien, on connaît son état.
— Partez, alors.
— On part !
— Oh ! fit le postillon que je quittais, je vous plains, monsieur Dumas ; vous avez là une mauvaise pratique !
— Je le ferai bien marcher, soyez tranquille.
— Je vous le souhaite… Bon voyage ! — Allons, père Levasseur, un peu de vif-argent dans les bottes !
Le postillon partait, en effet.
— Père Levasseur, lui criai-je, je vous ai dit trois francs de guides, si nous sommes à huit heures et demie à Levignan.
— Si on n’y est pas à huit heures et demie, on y sera à neuf heures… On connaît son état.
— Vous entendez, père Levasseur, lui répétai-je, je veux être à Levignan à huit heures et demie.
— Bah ! le roi dit : Nous voulons.
— Oui, mais il n’y a plus de roi… Allons, allons !
— Laissez-nous monter le roidillon, et l’on verra après.
Nous montâmes le roidillon ; le roidillon monté, le père Levasseur mit ses chevaux au trot.
J’eus patience pendant dix minutes ; mais, au bout de dix minutes :
— Oh ! père Levasseur, ça ne peut pas aller comme cela ! lui dis-je.
— Et comment voulez-vous donc que ça aille ?
— Plus vite !
— Plus vite ? C’est défendu.
— Défendu, par qui ?
— Par les règlements… On connaît son état, que diable !
— Père Levasseur…
— Plaît-il ?
— Laissez-moi descendre.
— Ooh !… ooh !…
La voiture s’arrêta ; je descendis ; je coupai une branche à un orme de la route.
— Dites donc, demanda le père Levasseur, qui me regar-