comprendriez qu’une telle femme peut appeler un tel homme son lion, et cela vous semblerait moins drôle !
— C’est bien ! puisque vous tenez à votre lion, n’en parlons plus. Je suis ici pour dire ce qui est écrit ; il y a dans le manuscrit : « Mon lion ! » je dirai : « Mon lion ! » moi… Mon Dieu ! cela m’est bien égal ! — Allons, Firmin !
Vous êtes, mon lion, superbe et généreux !
Et la répétition continuait.
Seulement, le lendemain, arrivée au même endroit, mademoiselle Mars s’arrêtait comme la veille ; comme la veille, elle s’avançait sur la rampe ; comme la veille, elle mettait la main sur ses yeux ; comme la veille, elle faisait semblant de chercher l’auteur.
— M. Hugo ? disait-elle de sa voix sèche, de sa voix, à elle ; de la voix de mademoiselle Mars, et non pas de Célimène. — M. Hugo est-il là ?
— Me voici, madame, répondait Hugo avec sa même placidité.
— Ah ! tant mieux ! je suis bien aise que vous soyez là.
— Madame, j’avais eu l’honneur de vous présenter mes hommages avant la répétition.
— C’est vrai… Eh bien, avez-vous réfléchi ?
— À quoi, madame ?
— À ce que je vous ai dit hier.
— Hier, vous m’avez fait l’honneur de me dire beaucoup de choses.
— Oui, vous avez raison… Mais je veux parler de ce fameux hémistiche.
— Lequel ?
— Eh ! mon Dieu, vous savez bien lequel !
— Je vous jure que non, madame ; vous me faites tant de bonnes et justes observations, que je confonds les unes avec les autres.
— Je parle de l’hémistiche du lion…
— Ah ! oui : Vous êtes, mon lion ! je me rappelle…