LXXXVII
Dans cette même année 1802, Georges, protégée par Bonaparte, et Duchesnois par Joséphine, étaient engagées au Théâtre-Français à quatre mille francs d’appointements.
Six mois après, elles étaient sociétaires à demi-part.
C’était le comble de la faveur ! et il ne fallut pas moins que l’influence de Bonaparte, d’un côté, et celle de Joséphine, de l’autre, pour arriver à ce double résultat.
— Comment Napoléon vous a-t-il quittée ? demandais-je un jour à Georges.
— Il m’a quittée pour se faire empereur, répondit-elle.
En effet, l’événement dont on s’occupa le plus en France après les débuts de Georges et de Duchesnois, comme princesses tragiques, ce furent les débuts de Napoléon empereur.
Ces débuts-là, non plus, ne furent pas exempts de cabale ; les rois sifflèrent ; mais le grand acteur qui donnait au monde