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MÉMOIRES
DE
ALEXANDRE DUMAS


LXXXVII


La littérature impériale. — La Jeunesse de Henri IV. — Mercier et Alexandre Daval. — Les Templiers et leur auteur. — César Delrieu. — Perpignan. — Rupture de mademoiselle Georges avec le Théâtre-Français. — Sa fuite en Russie. — Le parterre de rois. — La tragédienne ambassadrice.

Dans cette même année 1802, Georges, protégée par Bonaparte, et Duchesnois par Joséphine, étaient engagées au Théâtre-Français à quatre mille francs d’appointements.

Six mois après, elles étaient sociétaires à demi-part.

C’était le comble de la faveur ! et il ne fallut pas moins que l’influence de Bonaparte, d’un côté, et celle de Joséphine, de l’autre, pour arriver à ce double résultat.

— Comment Napoléon vous a-t-il quittée ? demandais-je un jour à Georges.

— Il m’a quittée pour se faire empereur, répondit-elle.

En effet, l’événement dont on s’occupa le plus en France après les débuts de Georges et de Duchesnois, comme princesses tragiques, ce furent les débuts de Napoléon empereur.

Ces débuts-là, non plus, ne furent pas exempts de cabale ; les rois sifflèrent ; mais le grand acteur qui donnait au monde