et l’Amour, et ne sera pas mis sur l’affiche du théâtre, quel qu’il soit, qui jouera la Noce et l’Enterrement.
— Mais, si vous ne jugez pas ces ouvrages digues de vous, pourquoi les faites-vous ?
— D’abord, monsieur, parce que, dans ce moment-ci, je ne me crois pas assez fort pour en faire d’autres, et que, tels qu’ils sont, ils apportent un soulagement à notre misère… oui, monsieur, à notre misère, je ne recule pas devant le mot. Un jour, vous avez su, je ne sais comment, que j’avais passé plusieurs nuits à faire des copies de pièces de théâtre moyennant quatre francs par acte ; que c’était même dans ces conditions que j’avais copié la comédie de l’Indiscret de M. Théaulon ; eh bien, vous m’avez fait, un matin, des compliments sur mon courage.
— C’est vrai.
— Comment suis-je donc plus coupable, je vous le demande, en faisant des pièces pour moi, que je ne le suis en copiant les pièces des autres ? Vous savez bien qu’Adolphe, lui aussi, fait des pièces, n’est-ce pas ?
— Quel Adolphe ?
— Adolphe de Leuven.
— Eh bien ?
— Eh bien, je vous ai entendu appuyer l’autre jour, auprès de M. de Broval, la demande qu’Adolphe a faite au duc d’Orléans pour entrer dans ses bureaux.
— M. Adolphe de Leuven m’est vivement recommandé.
— Et moi, monsieur, ne vous ai-je pas été recommandé vivement aussi ? Il est vrai que de Leuven vous a été vivement recommandé par Benjamin Constant, le général Gérard et madame de Valence, tandis que, moi, je ne vous ai été recommandé que par le général Foy.
— Ce qui veut dire ?…
— Ce qui veut dire que les protecteurs d’Adolphe de Leuven sont vivants, et que mon protecteur, à moi, est mort.
— Monsieur Dumas !…
— Oh ! ne vous fâchez pas, je croirais que j’ai touché juste.