» Ce Foy, d’après nature,
Ce député fameux,
Fut un soldat parjure,
Un Français factieux.
Aux vertus de Berton, la sienne fut égale ;
Ce n’est pas l’effet du hasard,
Si nous voyons ici le char
D’une altesse royale.
» Sortis de leurs repaires,
Au tricolor signal,
Les amis et les frères
Suivent leur général.
De la France c’est là l’élite libérale ;
Qu’ils sont bien près du corbillard !
Qu’ils sont bien tous autour du char
D’une altesse royale !
» Philippe de ton père
Ne te souvient-il pas ?
Dans la même carrière
Tu marches sur ses pas.
Tu crois mener, tu suis la horde libérale ;
Elle rit sous ce corbillard,
En voyant derrière son char
Ton Altesse royale. »
Quoique cette petite infamie ne fût point signée, on devina d’où elle venait ; d’ailleurs, elle était tirée à cent mille exemplaires, et distribuée gratis.
Il n’y a guère que les poëtes du gouvernement qui fassent de si mauvais vers. Il n’y a guère que les œuvres qui ne se vendent pas que l’on tire à cent mille exemplaires.
Laissons cela, c’était le côté misérable. — Le côté grand, magnifique, splendide, c’est que le bruit s’était répandu que le général Foy mourait sans laisser à sa femme d’autre fortune que la célébrité de son nom : une souscription fut ouverte qui, en trois mois, produisit un million.
Pendant la même année, un gouvernement et un peuple avaient donné, chacun de son côté, chose rare ! un grand