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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

C

Le duc d’Orléans est nommé altesse royale. — Sacre de Charles X. — Relation de la cérémonie par madame la duchesse d’Orléans. — Mort de Ferdinand de Naples. — De Laville de Miremont. — Le Cid d’Andalousie. — M. Pierre Lebrun. — Une lecture au camp de Compiègne. — M. Taylor est nommé commissaire royal près le Théâtre-Français. — Le curé Bergeron. — M. Viennet. — Deux lettres de lui. — Pichat et son Léonidas.

Ma mère n’avait rien su de toute cette histoire de duel, qui l’eût fait mourir de chagrin, si elle l’eût seulement soupçonnée.

Comme nous ne fûmes de retour au bureau que vers une heure, il fallut tout dire à Oudard, qui, du reste, parut assez satisfait du rapport de Betz et de Tallancourt sur la façon dont son employé s’était conduit.

D’ailleurs, depuis l’avénement au trône de Sa Majesté Charles X, tout était en fête au Palais-Royal. Le duc d’Orléans venait d’obtenir du nouveau roi ce qu’il avait inutilement sollicité de Louis XVIII : il venait d’être nommé altesse royale.

Louis XVIII, comme nous l’avons déjà dit, avait constamment refusé tous ceux qui sollicitaient de lui cette faveur pour M. le duc d’Orléans.

— Il sera toujours assez près du trône, répondait-il.

Au reste, Charles X se présentait sous les aspects les plus populaires. Pour faire pendant à son mot : « Il n’y a rien de changé en France, il n’y a qu’un Français de plus, » il avait dit celui-ci, beaucoup plus simple, mais non moins apprécié : « Mes amis, plus de censure ! » et, au milieu de l’allégresse générale, son sacre se préparait avec une pompe merveilleuse.

Les derniers sacres avaient porté malheur.

On sait que Louis XVI, à Reims, ayant vivement ôté la couronne de dessus sa tête