Constatons, avant de prendre congé de l’année 1824, que, le 2 décembre de la susdite année, M. Droz et M. de Lamartine étant sur les rangs pour entrer à l’Académie, ce fut M. Droz qui fut élu et M. de Lamartine repoussé.
XCIX
Le 3 janvier 1825, un de nos amis, nommé Tallancourt, étant passé de son bureau à la bibliothèque du duc d’Orléans, sur la demande de Vatout, il nous donna, à un autre de nos camarades, nommé Betz, et à moi, un dîner au Palais-Royal.
Tous deux étaient anciens militaires.
Tallancourt s’était trouvé à Waterloo. Au moment de la déroute, frappant sur ses poches et sentant qu’elles étaient vides, frappant sur son estomac et sentant qu’il était creux, il avait avisé une pièce de quatre démontée, et, doué qu’il était d’une force herculéenne, il l’avait chargée sur son épaule, et, deux lieues plus loin, il l’avait vendue dix francs à un fondeur.
Grâce à ces dix francs, il avait fait une retraite assez confortable, et il était revenu à Semur, son pays natal, où Vatout l’avait pris pour le faire entrer dans les bureaux du duc d’Orléans, et, enfin, des bureaux à la bibliothèque.
Après le dîner, ces messieurs, qui, en qualité de vieux soldats, — vieux soldats de trente-deux à trente-cinq ans bien entendu, — étaient des fumeurs enragés, proposèrent d’aller fumer un cigare à l’estaminet Hollandais. Je ne voulus pas les abandonner, malgré ma répugnance à l’endroit du tabac et des estaminets, et, pour la première et dernière fois de ma