dans leurs causes, aussi bien qu’à les juger dans leurs résultats.
» Le duc de Reichstadt recevait ces hautes instructions avec un grand empressement ; la justice et la pénétration de son esprit lui en faisaient apprécier toute l’importance. À proportion qu’il lisait les ouvrages relatifs à l’histoire de nos jours, il consultait le prince de Metternich dans tous ses doutes ; il aimait à recevoir de lui des indications précises, à interroger son expérience et son habileté reconnues, sur tant de grands événements auxquels il avait pris une part si active.
» Dès ce moment, le jeune duc montra un habituel empressement à se rapprocher de M. de Metternich. »
Toute la vie du pauvre enfant va être désormais renfermée dans ces quelques lignes que nous venons de citer.
Un jour aussi, rencontrant ensemble l’empereur et le prince, il s’approcha d’eux, et leur dit :
— L’objet essentiel de ma vie doit être de ne pas rester indigne de la gloire de mon père ; je croirai atteindre ce noble but si, autant qu’il sera en mon pouvoir, je parviens, un jour, à m’approprier une de ses hautes qualités, en m’efforçant d’éviter les écueils qu’elles lui ont fait rencontrer. Je manquerais aux devoirs que sa mémoire m’impose si je devenais le jouet des factions et l’instrument des intrigues. Jamais le fils de Napoléon ne peut descendre au rôle méprisable d’un aventurier !
Du moment où le duc de Reichstadt se montre si raisonnable, M. de Metternich et l’empereur d’Autriche n’ont désormais plus rien à craindre.
C’est sur ces entrefaites, et lorsque l’éducation politique du jeune prince était achevée par M. de Metternich, que Méry et Barthélemy publiaient, le 10 novembre 1828, leur poëme de Napoléon en Égypte. — On connaît le succès gigantesque de ce poëme. — Dès lors, il leur naît dans le cœur plutôt que dans l’esprit une idée pieuse : l’un d’eux ira à Vienne, et offrira au jeune duc l’épopée dont son père est le héros.
Barthélemy part.