Sa folie en furie est tournée.
Courtisans ! courtisans ! démons ! race damnée !
C’est donc vrai qu’ils m’ont pris ma fille, ces bandits !
Une femme, à leurs yeux, ce n’est rien, je vous dis !
Quand le roi, par bonheur, est un roi de débauches,
Les femmes des seigneurs, lorsqu’ils ne sont pas gauches,
Les servent fort. — L’honneur d’une vierge, pour eux,
C’est un luxe inutile, un trésor onéreux.
Une femme est un champ qui rapporte, une ferme
Dont le royal loyer se paye à chaque terme.
Vous lui vendriez tous, si ce n’est déjà fait,
Pour un nom, pour un titre, ou toute autre chimère.
Et le critique s’étonne que tous ces seigneurs se taisent Cela ne nous étonne pas, surtout s’ils ont des enfants.
Est-ce que ce désespoir d’un père qui perd sa fille n’est pas assez effrayant, assez solennel, assez menaçant pour qu’on fasse un instant silence devant lui ?
L’auteur de l’ouvrage, qui est père, qui a écrit ce magnifique vers :
Et les cœurs de lion sont les vrais cœurs de père,
l’a cru, lui. Il s’est trompé ? — Tant mieux pour lui. G’est
vous qui avez raison ? — Tant pis pour vous !
— Mais, si cela est ainsi, dites-vous, il eût dû nous prévenir devoir une beauté là où nous voyons un défaut.
Oh ! il vous a prévenu, et à haute voix. Écoutez plutôt :