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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

mes États ; je désire que, dans le cas où il serait réduit à toute extrémité et sans ressources pour la subsistance, il trouve le moyen, en détruisant, autant que possible, ce qui dans Mantoue serait de préférence utile à l’ennemi et en emmenant la partie des troupes qui sera en état de le suivre, de gagner et de passer le Pô, de se porter à Ferrare ou à Bologne, et de se rendre, en cas de besoin, vers Rome ou en Toscane ; il trouvera de ce côté très-peu d’ennemis et de la bonne volonté pour l’approvisionnement de ses troupes, pour lesquelles, au besoin, il ferait usage de la force, ainsi que pour surmonter tout autre obstacle.

» François. »

» Un homme sûr, cadet du régiment de Straroldo, remettra cette dépêche importante à Votre Excellence ; j’ajouterai que la situation actuelle et les besoins de l’armée ne permettent pas de tenter de nouvelles opérations avant trois semaines ou un mois sans s’exposer derechef aux dangers de ne pouvoir réussir. Je ne puis trop insister près de Votre Excellence afin qu’elle tienne le plus longtemps possible dans Mantoue, l’ordre de Sa Majesté lui servant, d’ailleurs, de direction générale ; dans tous les cas, je prie Votre Excellence de m’envoyer de ses nouvelles par des moyens sûrs, dont je puisse à mon tour me servir pour correspondre avec elle.

» Alvintzy.

» P.-S. Selon toute probabilité, le mouvement que je ferai aura lieu le 13 ou 14 janvier ; je déboucherai avec trente mille hommes par le plateau de Rivoli, et j’expédierai Provera avec dix mille hommes par l’Adige sur Legnago, avec un convoi considérable. Quand vous entendrez le canon, faites une sortie pour faciliter son mouvement. »