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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

que s’accomplit ce mariage si désiré, était, avec Sainte-Assise, la résidence de M. le duc d’Orléans.

Ce château faisait partie des apanages de la famille depuis le mariage de Monsieur, frère du roi Louis XIV, avec madame Henriette d’Angleterre.

Le bâtiment, presque grand à lui seul comme toute la ville, et qui, devenu un dépôt de mendicité, une maison d’asile, loge aujourd’hui sept à huit cents pauvres, ce bâtiment n’offre rien de bien remarquable comme architecture, à part un coin de l’ancienne chapelle, qui appartenait, autant qu’on en peut juger par ce qui en reste, à l’époque de la plus belle renaissance. Commencé par François Ier, le château a été achevé par Henri II.

Le père et le fils y ont apposé chacun son cachet.

François Ier y a sculpté ses salamandres ; Henri II, son chiffre et celui de sa femme Katherine de Médicis.

Les deux chiffres, qui se composent de la lettre K et de la lettre H, sont renfermés dans les trois croissants de Diane de Poitiers.

Étrange réunion des chiffres des époux et des armes de la maîtresse, et qui est encore visible aujourd’hui à l’angle de la prison donnant sur la petite rue qui conduit à l’abreuvoir.

Consignons ici que madame de Montesson était la tante de madame de Genlis, et que c’est par elle que l’auteur d’Adèle et Théodore entra comme dame d’honneur dans la maison de madame la duchesse d’Orléans, femme de Philippe-Joseph, poste qui la conduisit à devenir la maîtresse de Philippe-Égalité, et le gouverneur des trois jeunes princes, le duc de Valois, le duc de Montpensier et le comte de Beaujolais.

Le duc de Valois fut depuis duc de Chartres, à la mort de son grand-père, et devint, le 9 août 1830, Louis-Philippe Ier, roi des Français.