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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

teurs qui dominent Faver, il attaqua ce village, qui, après une vigoureuse résistance, fut enlevé de vive force.

Faver pris, on marcha aussitôt sur Limbra, où l’ennemi était retranché avec deux pièces de canon. Mon père avait eu le soin, en partant, de faire filer une colonne sur les montagnes qui dominent ces deux villages.

L’ennemi se défendit vigoureusement ; mais la colonne des montagnes étant arrivée, et ayant donné à son tour, l’ennemi fut contraint de se jeter dans la plaine. Aussitôt ; mon père fit battre le pas de charge, et un dernier effort décida de la victoire : les retranchements furent enlevés, les deux pièces de canon prises, et deux mille hommes tombèrent entre nos mains. Mon père signala, comme s’étant particulièrement distingués à cette attaque, le général Belliard et les adjudants généraux Valentin et Liébaut.

Un chef de bataillon, nommé Martin, appartenant à la 25e de bataille, avait, avec vingt-cinq hommes, chargé et fait prisonniers deux cents ennemis. Mon père demanda de l’avancement pour cet officier, ainsi que pour les deux aides de camp Dermoncourt et Lambert, et l’adjoint Milienk.

Faver et Limbra prises, mon père ordonna au général Belliard de marcher à la tête de sa colonne sur Lesignano, où l’ennemi occupait une forte position ; il devait le prendre en queue, tandis que mon père se porterait sur Salurn, afin de protéger le mouvement que devait faire de son côté Joubert.

Le lendemain, mon père marcha avec sa colonne sur Castello, et fit une centaine de prisonniers. Le soir, il se concerta avec le général Baraguey-d’Hilliers ; et il fut convenu que, le lendemain, on attaquerait les villages de Coran, d’Altrivo, de Castello et de Cavaleze.

Les troupes bivaquèrent.

Le 2 germinal, à deux heures du matin, les troupes se portèrent sur les quatre villages désignés à leurs attaques ; mais l’ennemi les avait déjà évacués. Le général Pigeon, jeté sur ses traces par le général Baraguey-d’Hilliers, le poursuivit vivement jusqu’au village de Tesaro ; après quoi, conformément aux instructions du 30 nivôse, on descendit à Newmark. On