Page:Dumas - Les Quarante-Cinq, 1888, tome 3.djvu/88

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Bien, mon frère ; est-ce tout ?

— C’est tout.

Henri prit la main de son aîné pour la baiser, mais celui-ci le serra dans ses bras.

— Encore une fois, vous me promettez, Henri, dit Joyeuse, que ce n’est point une ruse que vous employez pour vous faire tuer bravement ?

— Mon frère, j’ai eu cette pensée en venant vous rejoindre ; mais cette pensée, je vous jure, n’est plus en moi.

— Et depuis quand vous a-t-elle quitté ?

— Depuis deux heures.

— À quelle occasion ?

— Mon frère, excusez-moi.

— Allez, Henri, allez, vos secrets sont à vous.

— Oh ! que vous êtes bon, mon frère !

Et les jeunes gens se jetèrent une seconde fois dans les bras l’un de l’autre, et se séparèrent, non sans retourner encore la tête l’un vers l’autre, non sans se saluer du sourire et de la main.


IX

L’EXPÉDITION.


Henri, transporté de joie, se hâta d’aller rejoindre Diane et Remy.

— Tenez-vous prêts dans un quart d’heure, leur dit-il, nous partons. Vous trouverez deux chevaux tout sellés à la