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l’avenir de notre race, ne faites pas mourir l’un de désespoir, les autres de regret.

Diane ne répondait pas et continuait de regarder tristement ce suppliant incliné devant elle.

— Oh ! s’écria enfin Joyeuse en étreignant furieusement son cœur avec une main crispée ; oh ! ayez pitié de mon frère, ayez pitié de moi-même ! Je brûle ! ce regard m’a dévoré !.. Adieu, Madame, adieu !

Il se releva comme un fou, secoua ou plutôt arracha les verrous de la porte du parloir, et s’enfuit éperdu jusqu’à ses gens, qui l’attendaient au coin de la rue d’Enfer.


XXVII

SON ALTESSE MONSEIGNEUR LE DUC DE GUISE.


Le dimanche 10 juin, à onze heures environ, toute la cour était rassemblée dans la chambre qui précédait le cabinet où, depuis sa rencontre avec Diane de Méridor, le duc d’Anjou se mourait lentement et fatalement.

Ni la science des médecins, ni le désespoir de sa mère, ni les prières ordonnées par le roi, n’avaient conjuré l’événement suprême.

Miron, le matin de ce 10 juin, déclara au roi que la maladie était sans remède, et que François d’Anjou ne passerait pas la journée.

Le roi affecta de manifester une grande douleur, et, se tournant vers les assistants :