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XXVI

LES HOSPITALIÈRES.


Le comte avait passé une terrible nuit, dans un état voisin du délire et de la mort.

Cependant, fidèle à ses devoirs, dès qu’il entendit annoncer l’arrivée du roi, il se leva et le reçut à la grille comme nous avons dit ; mais après avoir présenté ses hommages à Sa Majesté, salué la reine mère et serré la main de l’amiral, il s’était renfermé dans sa chambre, non plus pour mourir, mais pour mettre décidément à exécution son projet que rien ne pouvait plus combattre.

Aussi, vers onze heures du matin, c’est-à-dire quand, à la suite de cette terrible nouvelle qui s’était répandue : le duc d’Anjou est atteint à mort ! chacun se fut dispersé, laissant le roi tout étourdi de ce nouvel événement, Henri alla frapper à la porte de son frère qui, ayant passé une partie de la nuit sur la grande route, venait de se retirer dans sa chambre.

— Ah ! c’est toi, demanda Joyeuse à moitié endormi : qu’y a-t-il ?

— Je viens vous dire adieu, mon frère, répondit Henri.

— Comment, adieu ?… tu pars.