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LES FRÈRES CORSES

— Eh bien, mon cher monsieur Orlandi, lui dis-je en lui tendant la main, bonne chasse ! Mais rappelez-vous que mon honneur, comme le vôtre, est engagé à ce que vous ne tiriez désormais que sur les mouflons, les daims, les sangliers, les faisans et les perdrix, et jamais sur Marco-Vicenzio Colona, ni sur personne de sa famille.

— Ah ! Excellence, me répondit mon filleul avec une expression de physionomie que je n’avais encore remarquée que sur le visage des plaideurs normands, la poule qu’il m’a rendue était bien maigre !

Et, sans ajouter un mot de plus, il se jeta dans le maquis, où il disparut.

Je continuai mon chemin en méditant sur cette cause de rupture probable entre les Orlandi et les Colona.

Le soir, je couchai à Albiteccia. Le lendemain, j’arrivai à Ajaccio.

Huit jours après, j’étais à Paris.


XII


Le jour même de mon arrivée, je me présentai chez M. Louis de Franchi ; il était sorti.

Je laissai ma carte, avec un petit mot qui lui annonçait que j’arrivais en droite ligne de Sullacaro, et que j’étais chargé pour lui d’une lettre de M. Lucien.