Page:Dumas - Les Frères Corses, 1881.djvu/67

Cette page a été validée par deux contributeurs.
55
LES FRÈRES CORSES


IX


Nous sortîmes des ruines par le côté opposé où nous étions entrés, Lucien marchant le premier.

Au moment où nous mettions le pied dans le maquis, le faisan, se dénonçant lui-même, se mit à coqueter de nouveau.

Il était à quatre-vingts pas de nous, à peu près, caché dans les branches d’un châtaignier dont l’approche était de tous côtés défendue par un épais maquis.

— Comment arriverez-vous à lui sans qu’il vous entende ? demandai-je à Lucien. Cela ne me paraît pas facile.

— Non, me répondit-il ; si je pouvais seulement le voir, je le tirerais d’ici.

— Comment d’ici ? avez-vous un fusil qui tue les faisans à quatre-vingts pas ?

— À plomb, non ; à balle, oui.

— Ah ! à balle, n’en parlons plus, c’est autre chose ; et vous avez bien fait de vous charger du coup.

— Voulez-vous le voir ? demanda Orlandi.

— Oui, dit Lucien, j’avoue que cela me ferait plaisir.

— Attendez, alors.

Et Orlandi se mit à imiter le gloussement de la poule faisane.