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LES FRÈRES CORSES

— Mais, puisque vous saviez que M. Lucien était là, demandai-je, pourquoi n’êtes-vous pas venu plus tôt ?

— Parce que nous n’avions rendez-vous qu’à neuf heures, répondit le bandit, et que c’est être aussi inexact d’arriver un quart d’heure plus tôt que d’arriver un quart d’heure plus tard.

— Est-ce un reproche que vous me faites ? Orlandi, dit en riant Lucien.

— Non, monsieur ; vous pouviez avoir vos raisons pour cela, vous ; d’ailleurs, vous êtes en compagnie, et c’est probablement à cause de monsieur que vous avec faussé vos habitudes ; car, vous aussi, monsieur Lucien, vous êtes exact, et je le sais mieux que personne ; vous vous êtes, Dieu merci ! dérangé assez souvent pour moi.

— Ce n’est pas la peine de me remercier de cela, Orlandi ; car cette fois-ci sera probablement la dernière.

— N’avons-nous pas quelques mots à échanger à ce sujet, monsieur Lucien ? demanda le bandit.

— Oui, et, si vous voulez me suivre…

— À vos ordres.

Lucien se retourna vers moi.

— Vous m’excuserez, n’est-ce pas ? me dit-il.

— Comment donc ! faites.

Tous deux s’éloignèrent, et, montant sur la brèche