Page:Dumas - Les Frères Corses, 1881.djvu/56

Cette page a été validée par deux contributeurs.
44
LES FRÈRES CORSES


VII


Cependant nous avancions toujours, et, comme m’en avait prévenu Lucien, le sentier devenait de plus en plus escarpé.

Je mis mon fusil en bandoulière, car je vis que j’allais bientôt avoir besoin de mes deux mains. Quant à mon guide, il continuait de marcher avec la même aisance, et ne paraissait même pas s’apercevoir de la difficulté du terrain.

Après quelques minutes d’escalade à travers les roches, et à l’aide de lianes et de racines, nous arrivâmes sur une espèce de plate-forme dominée par quelques murailles en ruines. Ces ruines étaient celles du château de Vicentello d’Istria, qui formaient le but de notre voyage.

Au bout de cinq minutes d’une nouvelle escalade, plus difficile encore et plus escarpée que la première, Lucien, arrivé sur la dernière terrasse, me tendit la main et me tira à lui.

— Allons, allons, me dit-il, vous ne vous en tirez pas mal pour un Parisien.

— Cela tient à ce que le Parisien que vous venez d’aider à faire sa dernière enjambée a déjà fait quelques excursions de ce genre.