Page:Dumas - Les Frères Corses, 1881.djvu/39

Cette page a été validée par deux contributeurs.
27
LES FRÈRES CORSES


V


J’avoue que je descendis préoccupé de cette dernière phrase de Lucien : « Celle-ci, c’est la carabine de ma mère. »

Cela me fit regarder, avec plus d’attention encore que je ne l’avais fait à la première entrevue, madame de Franchi.

Son fils, en entrant dans la salle à manger, lui baisa respectueusement la main, et elle reçut cet hommage avec la dignité d’une reine.

— Pardon, ma mère, dit Lucien ; mais je crains de vous avoir fait attendre.

— En tout cas, ce serait ma faute, madame, dis-je en m’inclinant ; M. Lucien m’a dit et montré des choses si curieuses, que, par mes questions sans fin, je l’ai mis en retard.

— Rassurez-vous, me dit-elle, je descends à l’instant même ; mais, continua-t-elle en s’adressant à son fils, j’avais hâte de te voir pour te demander des nouvelles de Louis.

— Votre fils serait-il souffrant ? demandai-je à madame de Franchi.

— Lucien le craint, dit-elle.